DIO – Rotation des stocks moyen

Définition DIO - Rotation des stocks moyen

Le DIO ou Days Inventory Oustanding correspond au taux de rotation des stocks ou délai d’immobilisation des approvisionnements en jours. C’est indicateur qui permet de déterminer le nombre de fois où les provisions d’une entreprise est vendu au cours d’un intervalle de temps donné. Il indique le niveau de compétitivité de l’activité. Ce pourcentage est une mesure de l’analyse financière qui aide à comprendre comment la structure gère efficacement ses approvisionnements. En général, les TPE OU PME préfèrent un ratio de rotation plus élevé que les normes de l’industrie. Ce % est important tant pour la société que pour les investisseurs car il reflète clairement l’efficacité de l’entreprise à convertir les achats de marchandises en ventes finales.

Pour les grands groupes dont le chiffre d’affaires dépasse les 200 millions d’euros, la durée moyenne de stockage est d’environ 26 jours. Pour les PME, il se situe au dessus de 33 jours.

L’objectif des entreprises est de diminuer au maximum la durée moyenne de stockage, car conserver longtemps des produits en réserve ça coûte très cher pour la société. Il est donc important de diminuer les coûts de stockage pour réduire la durée du cycle d’exploitation et les besoins en fond de roulement.

Comment calculer le taux de rotation des stocks ?

L’expression « Mon stock tourne x fois par an » est souvent utilisée par les dirigeants pour exprimer la qualité de la gestion de leurs ravitaillement.

On peut calculer la rotation des stocks sur la base du chiffre d’affaires ou sur les prix d’achat :
Les formules utilisées sont les suivantes :

ou

Exemple de calcul taux de rotation des stocks :
Si les ventes dans l’année sont de : 400 000 € HT avec un provision de marchandise moyenne de 40 000 €
Alors le taux de turnover des stocks est de : 400 000 € / 40 000 € = 10.
Votre réserve a été renouvelé 10 fois pour réaliser votre chiffre d’affaires.

Plus le ratio de rotation devient important et plus la performance de l’entreprise est meilleure.

Comment calculer la durée moyenne de stockage ?

Ce taux est calculé à l’aide de la formule suivante :

Le stock moyen correspond au quantité de produits qui se trouve dans vos entrepôts que vous avez gardé en réserve durant la période : (biens stockés au début + stock de la fin) / 2

Exemple de calcul de la durée moyenne de stockage :
Supposons qu’au 31/12/2015, le prix d’achat des marchandises vendues s’élève à 500 000 euros.
Le stock en début de période au 31/12/2014 s’élevait à 360 000 euros et au 31/12/2015, il s’élève à 400 000 euros soit une réserve moyenne au cours de la période de (360 000 + 400 000)/2=380 000 euros.

Le calcul du ratio est donc : DIO = 380 000 / (500 000 * 360) ce qui donne 273 jours.
L’entreprise prend donc en moyenne 273 jours pour convertir ses approvionnements en ventes.

Le taux de rotation des stocks rentre dans le calcul du Cash to Cash (C2C) :

Pourquoi est-il nécessaire d’améliorer le ration de rotation des dépôts ?

En général, les entreprises préfèrent un ratio de rotation plus élevé. Il est nécessaire d’améliorer le pourcentage lorsque le taux du turnover des approvisionnements est inférieur aux normes de l’industrie. Un chiffre en dessous indique que l’activité fait plus de provision que ce qui est requis. En général, si la vente du produit est plus rapide, l’exploitation des fourniture est plus efficace. En effet, le roulement des réserves serait plus rapide et, par conséquent, le taux de remplacement des stocks serait meilleur. Cela signifie que la structure a besoin de moins de blocage de fonds ou d’investissement dans les entrepôts pour les activités courantes d’une entreprise. Il est donc préférable d’avoir un plan adéquat pour améliorer le ratio du turnover des fournitures, soit en se concentrant sur de meilleures liquidations ou en réduisant le blocage des fonds sur une marchandise.

Il y a plusieurs façons de développer le taux de rotation des biens :

  • Une meilleur prévision : la société doit accorder plus d’attention aux techniques d’estimation. Si vous pouvez prévoir correctement les demandes du client, vous ne devez stocker que ces articles. Cela réduira vos niveaux de provision, ce qui augmentera le taux de rotation des stocks.
  • Améliore les ventes : l’autre façon d’augmenter votre ratio de remplacement des provisions est d’augmenter les cessions. L’établissement commercial doit formuler de meilleures stratégies de marketing pour créer une plus grande demande et ainsi donner un coup de pouce à ses commercialisations. Ces stratégies peuvent être axées sur la publicité ou sur des événements et des offres promotionnelles.
  • Réduire le prix : si vous ne pouvez pas augmenter la demande ou les ventes par le marketing, appliquez la stratégie de remise ou réduisez le tarif à un niveau attractif afin d’augmenter les transactions. Pour les articles dont les cessions sont les plus faibles, vous pouvez diminuer la marge avec un barème en permanence bas afin de liquider le stock plus rapidement.
  • Meilleur prix d’inventaire : contactez vos fournisseurs pour réduire le montant qu’ils vous proposent pour les articles entreposés. De cette façon, vous pouvez abaisser le coût de l’inventaire.
  • Concentrez-vous sur les produits les plus vendus : Appliquez le principe  » 80:20  » et n’investissez que dans les biens qui vous procurent le maximum de profit. Éliminez les marchandises qui vous font perdre de l’argent et qui réduisent le bénéfice net. En fait, l’élimination des marchandises stockées spécifiques ayant un taux de roulement plus faible améliorera la rotation globale des réserves pour l’entreprise.
  • Diminuer la quantité d’achat : il est préférable de concevoir une stratégie d’acquisition optimale. Au lieu de commander un nombre plus élevée, il est préférable d’acheter une somme plus faible et de réapprovisionner le dépôt une fois que la quantité principale du produit est vendue. La commande doit être en fonction de la demande.

Pourquoi le DIO varie selon les secteurs d’activité

Le DIO (Days Inventory Outstanding) est fortement influencé par la nature de l’activité de l’entreprise. Chaque secteur a ses propres contraintes opérationnelles, logistiques et commerciales, qui se répercutent sur la vitesse de rotation des stocks.

Les exemples concrets

  • Agroalimentaire : les produits ont une durée de vie limitée, ce qui impose une rotation rapide des stocks. Un DIO de quelques jours seulement peut être la norme.
  • Textile et Mode : les collections sont saisonnières et les invendus risquent rapidement de devenir obsolètes. Malgré cela, les entreprises du secteur peuvent conserver des DIO élevés (60 à 90 jours) pour anticiper la demande ou maintenir un large choix.
  • Industrie automobile : nécessite un stock de composants important pour répondre à une production en flux tendu. Le DIO peut donc être plus long.
  • BTP : la gestion de stock de matériaux dépend du rythme des chantiers et des conditions climatiques. Cela peut créer une grande variabilité dans le DIO.
  • Distribution et e-commerce : ces secteurs cherchent à réduire leur DIO au maximum pour optimiser le BFR, avec des systèmes de livraison directe ou cross-docking.

Pourquoi c’est important

Comparer le DIO d’une entreprise à celui de ses concurrents directs ou de son secteur est essentiel. Un DIO « élevé » n’est pas forcément problématique s’il correspond aux standards du secteur. À l’inverse, un DIO trop faible peut signaler une stratégie risquée (ruptures de stock fréquentes, perte d’opportunités commerciales).

Les conséquences d’un DIO trop élevé ou trop faible

Le DIO agit comme un thermomètre de la santé logistique d’une entreprise. Un ratio mal calibré, qu’il soit trop haut ou trop bas, peut entraîner des conséquences opérationnelles et financières importantes.

DIO trop élevé

  • Immobilisation de trésorerie : des stocks surdimensionnés bloquent des capitaux qui pourraient être utilisés ailleurs (investissement, paiement des fournisseurs, développement).
  • Coûts de stockage importants : plus un produit reste longtemps en entrepôt, plus il engendre des frais (loyers, assurances, sécurité, énergie, gestion…).
  • Risque d’obsolescence : dans les secteurs à cycle court ou à forte innovation, un stock qui traîne perd rapidement de la valeur.
  • Dépréciation comptable : les produits périmés ou invendables devront être déstockés, voire dépréciés, ce qui impacte directement le résultat.

DIO trop faible

  • Ruptures de stock : l’entreprise peut se retrouver dans l’incapacité de répondre à la demande, ce qui nuit à son chiffre d’affaires et à sa réputation.
  • Tensions sur la chaîne d’approvisionnement : des stocks trop réduits peuvent rendre la gestion logistique fragile, surtout en cas de pics d’activité ou de retards fournisseurs.
  • Coûts logistiques indirects : des approvisionnements trop fréquents, en petites quantités, peuvent engendrer des surcoûts liés au transport ou à la gestion des commandes.

Trouver un équilibre entre flexibilité commerciale et optimisation financière. Un bon DIO est un DIO cohérent avec la stratégie de l’entreprise, sa capacité à répondre à la demande et ses objectifs de rentabilité.

L’assurance-crédit, bouclier contre les impayés

De son côté, l’assurance-crédit intervient en aval du cycle de vente. Elle permet à une entreprise de se protéger contre le risque d’impayé client en garantissant le paiement de ses factures, même en cas de défaillance de l’acheteur. Elle joue ainsi un rôle essentiel pour sécuriser les créances commerciales et limiter les pertes financières.

Mais son impact ne s’arrête pas là. En sécurisant les encaissements, l’assurance-crédit peut améliorer la notation financière de l’entreprise, faciliter l’accès au financement, ou encore accélérer le cycle de recouvrement.

Un duo pour améliorer le cash-flow

En combinant réduction du DIO et protection du poste client via l’assurance-crédit, une entreprise agit à deux niveaux du cycle d’exploitation :

  • En amont, en optimisant les approvisionnements et la gestion des stocks (DIO), elle limite l’immobilisation de ressources dans les entrepôts.
  • En aval, grâce à l’assurance-crédit, elle garantit ses recettes et réduit le délai de recouvrement, en limitant les pertes sur créances (DSO).

Résultat : un BFR plus sain, une meilleure maîtrise de la trésorerie, et une capacité renforcée à se financer à moindre coût.

Un atout pour les entreprises exportatrices

L’association DIO et de l’assurance-crédit est particulièrement pertinente pour les entreprises qui exportent. À l’international, les délais logistiques sont souvent plus longs, ce qui allonge mécaniquement le DIO, et les risques d’impayés sont plus élevés. Dans ce cas, une gestion rigoureuse des stocks, couplée à une couverture des risques clients étrangers, devient un impératif stratégique.

Le DIO dans le pilotage du besoin en fonds de roulement (BFR)

Le DIO est une composante essentielle du BFR (Besoin en Fonds de Roulement). À ce titre, il influe directement sur la liquidité de l’entreprise. Plus le DIO est élevé, plus l’entreprise immobilise des ressources financières dans ses stocks.

Formule du BFR :
BFR = DSO (jours de crédit client) + DIO (jours de stockage) – DPO (jours de crédit fournisseur)

Un DIO élevé allonge le cycle d’exploitation et augmente le besoin de financement à court terme.

Exemple concret :
Une entreprise qui met 100 jours à vendre ses marchandises, accorde 60 jours à ses clients pour payer, mais paie ses fournisseurs à 45 jours, aura un cycle de financement net de 115 jours (100 + 60 – 45). Elle doit donc trouver une solution pour financer 115 jours d’activité avant de récupérer son argent.

Réduction du DIO = réduction du BFR :
Réduire le DIO permet de raccourcir le cycle Cash-to-Cash (temps entre un décaissement et un encaissement), ce qui libère de la trésorerie.

Cela peut éviter de recourir à des solutions de financement coûteuses : découvert, crédit de trésorerie, affacturage…

Un bon pilotage du DIO est donc un levier stratégique pour les dirigeants et les directeurs financiers. Il ne s’agit pas seulement d’un indicateur logistique, mais d’un indicateur clé de performance financière, surveillé de près par les investisseurs, les banques, les analysts et les fonds.



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